L’article s’efforce de répondre aux récents appels à la diversification méthodologique au sein de la logistique et du SCM en proposant une méthodologie pour de futures études selon les principes de la théorie de la pratique. L’un des mérites de la théorie de la pratique réside dans l’idée selon laquelle les relations et les processus sociaux tendent à se déposer sous deux formes principales : dans les corps (habitus) et dans les choses (champ et capital). En outre, grâce à la façon dont elle met l’accent sur les pratiques comme vecteurs des relations de pouvoir et de domination, la théorie de la pratique peut élargir les conceptualisations de la chaîne logistique pour inclure des acteurs qui ont été précédemment négligés. Dans le cadre de la théorie de la pratique, le chercheur se doit d’étudier les pratiques sous le double éclairage des logiques dispositionnelles, et des logiques de position et de prise de position, qui leur donnent leur forme, leurs significations et leur efficacité sociale. Après avoir présenté les principaux défis méthodologiques liés à la mobilisation de la théorie de la pratique dans le champ de la logistique et du SCM, l’article propose une approche méthodologique pour capter et interpréter les pratiques des acteurs logistiques, ainsi que les habitus, le champ et les capitaux qui sont en jeu.
Raphaël Lissillour – r.lissillour@ipag.fr – IPAG Business School, -Paris, France
François Fulconis – francois.fulconis@univ-avignon.fr –LBNC & CRET-LOG, Avignon Université (AU), Avignon, France
Gilles Paché – gilles.pache@univ-amu.fr – CERGAM, Aix-Marseille Université (AMU), Aix-en-Provence, France