Les travaux de recherche de l’axe E2I portent sur trois thématiques centrales pour les entreprises en croissance : l’entrepreneuriat, les systèmes d’information et l’internationalisation.

THÉMATIQUE 1 : ENTREPRENEURIAT

 

Il y a encore quelques années, devenir fonctionnaire ou salarié étaient les formes d’emplois privilégiées et plébiscitées par la population active. Être entrepreneur était le métier de l’artisan, de l’agriculteur, du repreneur de l’entreprise familiale, ou de celui qui n’avait pas réussi à l’école.

La représentation et le statut social de l’entrepreneur ont été bouleversés ces vingt dernières années. On assiste, dans les discours politiques et dans ceux des médias, à une valorisation très importante de l’entrepreneuriat. Cet engouement contribue au nombre important d’entreprises créées chaque année (un demi-million d’entreprises ont été créées en 2018), à leur faible taux de survie (seulement 10% vont passer leur 3e anniversaire), et à une croissance effrénée du nombre d’incubateurs, d’accélérateurs et de pépinières.

Dans ce contexte, les recherches de notre équipe E2I visent à mieux comprendre les problématiques liées à la croissance et l’hypercroissance des entreprises naissantes, à la légitimité des entrepreneurs, au modèle d’affaires des plateformes collaboratives et à la construction des réseaux d’entrepreneurs pour réussir.

4 catégories de recherche en entrepreneuriat

La croissance et l’hypercroissance des entreprises naissantes

Nous étudions les combinaisons de facteurs qui transforment une startup en scale-up. L’hypercroissance est très souvent associée à une hyper fragilité. Nous étudions également la gouvernance de ces entreprises, à la fois celles qui ont réussi, mais aussi celles qui ont été dans de très grandes difficultés pour en ressortir des guides de bonnes pratiques.

La légitimité des entrepreneurs

Nous travaillons sur la création d’outils de mesure de la légitimité. La légitimité se pose pour l’entreprise qui la construit mais également pour les incubateurs, les investisseurs, les banquiers qui doivent choisir leur startup. Quels sont les critères à prendre en compte ? Nous pensons que la légitimité fait partie de ces critères non quantifiables (ce n’est pas un niveau de CA ou une rentabilité à court terme) que les acteurs doivent prendre en compte de manière plus objective dans leurs décisions.

Le modèle d’affaires des plateformes collaboratives

Booking.com, Airbnb, Uber, Expedia, Click&Boat… Autant d’entreprises devenues leaders sur leur secteur qui ont la particularité de ne posséder aucun des biens qu’elles vendent. Toutes ces entreprises ont récemment révolutionné l’économie mondiale du voyage et nous concentrons nos recherches sur les innovations, imitations ou statu quo des modèles économiques de ces entreprises.

La construction des réseaux d’entrepreneurs pour réussir

Nous partons de l’hypothèse que le réseaux social d’un individu joue un rôle déterminant dans la construction de son projet entrepreneurial. Suivre le réseau du créateur tout au long du processus entrepreneurial et comprendre le rôle de facteur (comme l’incubation) est notre ambition.

THÉMATIQUE 2 : SYSTÈMES D’INFORMATION

Dans les entreprises, des technologies et des systèmes toujours plus diversifiés et complexes sont continuellement adoptés et adaptés. Les exemples sont nombreux, allant des Progiciels de Gestion Intégrés aux systèmes destinés à soutenir la décision et mobilisant des algorithmes de Big Data. Ces exemples révèlent que, dorénavant, les systèmes d’information (SI) se situent au cœur des activités des entreprises.

3 catégories de recherche en Systèmes d’Information

Notre société est actuellement confrontée à  la transformation des pratiques des individus au sein des firmes, mais également dans les espaces publics ou les espaces privés. De ce fait, au-delà des mutations numériques des entreprises, il semble que nous soyons désormais dans un processus de digitalisation de la société. Compte tenu de ces bouleversements, nos recherches visent à mieux comprendre trois grandes catégories de questionnements.

Appropriation et valorisation des nouveaux outils

Dans un environnement informationnel à la fois riche et « bruyant », il s’agit d’appréhender comment les individus arrivent à développer de nouvelles stratégies personnelles et individuelles et comment ces dernières s’inscrivent dans le fonctionnement des entreprises, les projets des organisations, ceux des communautés, ou encore de nos sociétés.

Enjeux de la transformation digitale des entreprises

Quelles sont les nouvelles formes d’organisation qui émergent sous l’impulsion des technologies de l’information et du digital ?

Gouvernance des Systèmes d’Information

Dans une perspective managériale, nos recherches s’intéressent également à la Gouvernance des systèmes d’information et aux problématiques liées à la gestion des projets SI ainsi qu’à la protection et à la sécurisation de ces derniers.

THÉMATIQUE 3 : INTERNATIONALISATION

Le déséquilibre de la balance commerciale de la France est un serpent de mer qui revient régulièrement au centre des problématiques des politiques économiques du gouvernement.

Cette thématique soulève de nombreux problèmes, comme celui de la compétitivité de la France à l’international. Ce constat est corroboré par les différents sondages réalisés (par exemple le World Competitiveness Scoreboard en 2016), ou encore l’étude effectuée par le cabinet Eight Advisory (2017).

Au-delà de ce problème de compétitivité, les rapports de l’OCDE (2009) et de la CGPME (2012) mettent en exergue un écart entre les PME françaises qui souhaitent initier des activités à l’international et la faible proportion de firmes qui exportent.

Paradoxalement, les recherches françaises sur l’internationalisation des firmes se focalisent majoritairement sur les grandes entreprises, alors que ces mêmes firmes excellent à l’international.

4 catégories de recherche sur l’Internationalisation

Partant de ce constat, les recherches de l’axe E2i sur la thématique de l’internationalisation ont pour objectif global de mieux comprendre les déterminants de la performance des PME à l’international. Plus spécifiquement, cette thématique est déclinée en 4 catégories de recherches.

Rythme de l’internationalisation

L’étude des déterminants (réseaux sociaux, performance pré-export, etc.) du rythme de l’internationalisation ainsi que leurs impacts sur les performances des PME.

Modes d’entrée

L’analyse des différents modes d’entrée et de leurs impacts sur les performances des firmes.

Etude de la décision d’internationalisation

L’étude du décideur, et de l’impact de ses caractéristiques psychographiques (intuitivité, tolérance envers l’ambiguïté, proactivité), de ses représentations, et de son mode de pensée sur sa stratégie d’internationalisation.

Etude des firmes issues des pays émergents

L’analyse des spécificités des firmes issues des pays émergents afin de mieux comprendre le nouvel environnement international qui se dessine, et au sein duquel les pays orientaux auront une place grandissante.

NOTRE MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

En matière d’entrepreneuriat, les questions étudiées sont liées à l’innovation, aux transformations technologiques et organisationnelles. Le management des systèmes d’information est abordé selon plusieurs angles dont les systèmes d’information inter et intra organisationnels, ainsi que le marketing numérique.

Dans un marché de plus en plus globalisé, les entreprises en croissance sont rapidement confrontées à leur internationalisation. Cette dernière thématique est également un sujet de recherche fort de l’axe.

Les travaux de l’axe ont la particularité de mobiliser un large spectre de méthodes de recherche : qualitatives (entretiens semi-directifs, Gioia, approche anthropologique, approches longitudinales) quantitatives (analyse de survie, design d’échelle de mesure, analyses lexicales automatisées, PLS, policy capturing), et mixte. Cette ouverture sur des méthodologies variées est la marque de fabrique de l’axe E2I.

Tout un ensemble de théories sont mobilisées pour répondre à ces questionnements : les théories neo-institutionnelles, les théories des capacités dynamiques ou les théories de l’effectuation par exemple.