Commençons par le commencement, pourquoi la thèse ?
L’idée originelle de la thèse s’inscrit dans la volonté de mieux appréhender des constats récurrents d’échec dans des entreprises, dans le domaine de la sécurité des SI (systèmes d’information). En effet, après plus de 15 ans de pratique en la matière, les difficultés que rencontrent les entreprises sur le sujet m’apparaissaient tout à fait comparable et provenant majoritairement de défauts d’organisation et de manque d’intérêt des décideurs.
Pouvez-vous nous présenter rapidement votre sujet de thèse et nous dire comment il s’est construit ?
L’intérêt pour la sécurité des systèmes d’information s’inscrit dans la dépendance des entreprises envers leur SI et en perspective du nombre grandissant d’incidents de sécurité. Il est alors apparu incontournable d’observer la façon dont les risques Si sont perçus et gérés, pour laquelle justement la littérature souligne le manque d’implication des top-managers. Nous abordons cette problématique sous l’angle de la décision des dirigeants pour la SSI (sécurité des systèmes d’information), au travers de quatre approches théoriques : les modèles des perceptions managériales des risques SI (Goodhue et Straub 1991 ; Straub et Welke 1998), la perception des risques en psychologie (Douglas et Wildavsky 1983 ; Fischhoff et al., 1978 ; Sjöberg et al. 2004 ; Slovic et al. 1979 ; Wildavsky et Dake 1990 ; Yates et Stone 1992), la théorie néo-institutionnelle (Di Maggio et Powell 1983 ; Scott 2005) et la théorie sur l’adoption symbolique des innovations (Karahanna et al. 1999 ; Karahanna et Agarwal 2006 ; Klonglan et Coward 1970).
Quels sont les principaux moments qui ont marqué votre thèse ?
Sans doute qu’il y en a trop pour les décrire ici… Les trois plus notables seraient la rencontre et la nécessité de convaincre mon directeur de thèse, la revue de la problématique avec Suzanne Rivard, trois discussions majeures et rassérénâtes avec deux chercheuses du labo.
Qu’est ce qui a été le plus dur pour vous durant votre thèse ?C
Consultant indépendant durant la thèse, la conjugaison des activités a retardé l’ensemble de mes productions, davantage lorsque je donnais des cours à la FEG…
Qu’est ce qui a été le plus beau ou le plus gratifiant pour vous durant votre thèse ?
Sans doute un papier accepté à l’AIM alors qu’on y croyait pas du tout…
Vous avez terminé votre thèse, vous avez été proclamée officiellement docteur en science de gestion, et alors qu’est-ce que vous faites aujourd’hui ?
Je me repose !
Pour terminer, avez-vous un conseil à donner à ceux qui veulent faire une thèse ou aux jeunes doctorants ?
Rester accroché à sa passion, tout en acceptant de revoir ses convictions et ses assertions : il faut profiter du voyage, sans se concentrer uniquement sur la destination…